samedi 2 avril 2016

Femmes militaires

Les femmes militaires font parler d’elles. En 2014, deux journalistes dénonçaient le harcèlement sexuel dans l’armée (Leila Minano et Julia Pascual, La Guerre invisible. Révélation sur les violences sexuelles dans l’armée française). Le ministère de la Défense a adopté dans les mois suivants un plan d’action contre le harcèlement, les violences et les discriminations. Le sociologue Claude Weber, qui dirige cet ouvrage, a été associé à l’enquête des deux journalistes. Tout en qualifiant leur livre de« source d’information indiscutable », il entend« compléter les choses avec des approches et des analyses scientifiques ». Reflet d’un colloque organisé en 2013, l’ouvrage rassemble des contributions de sociologues, d’historiens et de politistes, complétées par des témoignages de professionnels (infirmière, officier, contrôleur général des armées). Il s’avère que les effectifs féminins progressent au sein de l’armée française : à peine 10 % de femmes au début des années 2000 contre 16 % aujourd’hui (Sophie Caussel). Mais les différentes unités se féminisent inégalement : 56 % de femmes dans le service santé, 13 % dans la marine et l’armée de terre peine à dépasser les 10 %. Il s’agit donc d’expliquer cette faible féminisation. Les obstacles apparaissent dès le recrutement : les femmes doivent dépasser le stéréotype du « métier d’homme ». Elles demandent plus de conseils, voire d’encouragements, avant de s’engager. Une fois incorporées, elles se trouvent avoir valeur d’exemple. Leur comportement est scruté à la loupe. Au fil de la carrière, des difficultés apparaissent aussi pour concilier avec la vie de famille une profession qui implique des périodes de longue absence du foyer. Des articles sur la situation au Portugal, en Belgique et en Suisse constatent la récurrence du problème. Assurément, l’armée française n’est pas la plus mal lotie !



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